Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS/ Tshisekedi, est visiblement le seul rescapé de ce tsunami des critiques au regard des résultats du sondage réalisé par Les Points du 21 au 22 mai 2024 à Kinshasa. En effet, plus de 72% des Congolais (membres de l’Union sacrée) consultés développent une opinion positive sur le chef du parti présidentiel alors que 17 % l’ont ouvertement critiqué et 11 % se sont réservés d’émettre le moindre commentaire au sujet d’Augustin Kabuya à titre de secrétaire général de l’UDPS et membre du présidium de l’Union sacrée.
Le succès de Kabuya en cinq points
Augustin Kabuya Tshilumba jouit d’une bonne renommée au sein de la population congolaise, fort notamment des succès engrangés tout au long du processus électoral au pays encore en cours. C’est ce qui ressort des réponses recueillies auprès des Congolais consultés par Les Points. Ces derniers ont particulièrement évoqué six réussites qui suivent :
Faire de l’UDPS la première force au Parlement
Au terme des législatives du 20 décembre dernier, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/ Tshisekedi) est arrivée en tête des formations politiques présentes à l’Assemblée nationale. L’UDPS a réalisé une excellente moisson avec 69 élus. A ce nombre s’ajoutent les députés issus des rangs des partis mosaïques de l’UDPS qui renforcent ainsi la majorité du parti présidentiel. Selon les enquêtés, le mérite de ce succès revient à Augustin Kabuya qui a su concocter et valider des listes compétitives. Sa contribution a ainsi été remarquablement appréciée.
Mobiliser le Kasaï pour Fatshi
En marge de la campagne électorale, Augustin Kabuya a été choisi pour coordonner les activités dans la région du Kasaï, bastion naturel de l’UDPS dont il est le chef. La réussite a été au rendez-vous, tant le Kasaï a offert au candidat Félix Tshisekedi les plus importants bains de foule durant la campagne. De Mbuji-Mayi à Kananga en passant par Tshikapa, Kabuya a mobilisé un monde fou qui n’a pas qu’applaudi Tshisekedi lors de son passage à l’instar de Jésus Christ entrant à Jérusalem. Ce monde fou a surtout traduit son soutien envers celui qui était le candidat n°20 en votant massivement en sa faveur. Dans le Kasaï Central, par exemple, Tshisekedi s’en est tiré avec 99,7% des suffrages valablement exprimés. Et ce, grâce à une mobilisation menée des mains de maitre par Augustin Kabuya, ont soutenu les enquêtés. L’honnêteté intellectuelle impose de reconnaitre le grand apport de Kabuya dans la victoire finale de Tshisekedi à la présidentielle, ont-ils enchaîné.
Relever un double défi en un temps record
Augustin Kabuya a été le choix du président Félix Tshisekedi pour le poste d’informateur, chargé d’identifier la coalition majoritaire au Parlement dans un délai règlementaire de 30 jours renouvelables. Et, Kabuya n’a eu besoin que de 12 jours. Un record qui a persuadé le président de la République de lui confier une nouvelle mission. Celle de formateur du gouvernement. Son but: définir l’architecture de l’Exécutif. Kabuya a atteint ce but en moins d’un mois en dépit des contentieux des résultats électoraux pendant devant la Cour constitutionnelle. De quoi témoigner, selon les enquêtés, de sa ferme volonté à permettre au président Félix Tshisekedi de se remettre rapidement au travail avec un nouveau gouvernement émanant des élections du 20 décembre dernier. Sa célérité a permis au président de nommer une nouvelle Première ministre trois jours seulement après la fin officielle de la mission d’Augustin Kabuya.
Gérer avec tact les tensions dans l’USN
Réputé impulsif pour ses sorties publiques et/ou médiatiques tranchantes, Augustin Kabuya a démontré, depuis la mise en place du présidium de l’Union sacrée de la nation, ses talents de fin gestionnaire des tensions et des ambitions. Et ce, de manière à éviter toute implosion de la famille politique du président de la République. Sous son impulsion, Kabuya a favorisé l’unité de différents regroupements de l’USN autour de sa seule Autorité de référence, le Président Félix Tshisekedi, en se montrant notamment favorable à un partage équilibré des responsabilités entre les diverses forces politiques. Quoi que parti présidentiel et, de surcroît, première force parlementaire, l’UDPS, dirigée par Augustin Kabuya, s’est refusée toute gloutonnerie. Ce qui, ont affirmé les enquêtés, a permis une cohabitation pacifique au sein de l’USN en dépit de quelques étincelles.
Organiser les primaires pour le perchoir
Organiser les primaires pour le perchoir de l’Assemblée nationale afin de départager trois prétendants de gros calibre. Un autre succès à l’actif de Augustin Kabuya quoi que l’idée « n’est pas » sienne. Signataire du communiqué de l’USN ayant annoncé ces primaires, Kabuya a faussement été accusé de manœuvrer pour écarter Vital Kamerhe de la course à la présidence de la chambre basse du Parlement afin d’y maintenir Christophe Mboso. Les résultats ont démontré tout le contraire, tant Kamerhe a été le lauréat de cette consultation des députés USN, organisée avec soin sous la houlette du secrétaire général de l’UDPS.
Kabuya, selon les enquêtés, a su tirer son épingle du jeu et en est ressorti indemne de toute accusation. De quoi le ragaillardir. Augustin Kabuya a beaucoup joué pour le bon déroulement de l’élection du bureau définitif de l’Assemblée nationale qui était très équilibrée en matière du genre et en poids politique des regroupements politiques et leurs mosaïques.
Malgré toutes sortes de critiques à son égard, Augustin Kabuya reste un homme d’État. Il sait maîtriser les tensions et remettre de l’ordre au sein de son parti politique UDPS et à l’Union sacrée de la nation et cohabite avec, presque, tous les membres de ce méga plateforme politique qui soutient le Chef de l’État. Kabuya ne se repose pas sur ses lauriers. Néanmoins, il passe son temps à cogiter, avec son équipe, des stratégies pour la réussite du deuxième mandat du Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi.
LES POINTS