Le professeur Dr Jean Paul Mitima Zagabe, a critiqué la décision du ministre des ressources hydrauliques et électricité Teddy Lwamba qui veut placer les compteurs intelligents dans chaque stations de forages d’eau qu’elle soit privée ou non.
Jean Paul Mitima docteur en sciences de développement précise que cette question requiert la collectivité et aussi une étude approfondie de chaque milieu. Et surtout que l’approvisionnement en eau est un calvaire à Kinshasa siège des institutions.
« Comme c’est un problème commun, il faut des solutions collectives qui prennent en compte le contexte de chaque milieu. Imaginez vous, si à Kinshasa, la capitale, on a le problème d’eau potable, le problème dans des petites villes et dans les villages doit être plus alarmant… Et la maladie de Mpox est en quelque sorte liée à la propreté comme beaucoup d’autres maladies qui tuent chez nous alors que c’est déjà un problème résolu chez les autres » alerte le professeur Jean Paul Mitima Zagabe.
La décision du gouvernement congolais sur taxation de captage d’eau est contre le principe fondamental de la constitution qui garantit l’accès à l’eau à tout citoyen. L’état congolais doit trouver des alternatives pour mieux contrôler ce secteur.
« Pour décourager une pratique, il importe de mettre une alternative plus fiable et moins coûteuse. Dans le contexte actuel, la RDC a encore beaucoup de difficultés à fournir de l’eau à sa population. Comment allez vous interdire ou décourager quelqu’un de creuser un forage si vous ne lui fournissez pas d’eau ? L’eau est une nécessité, un droit universel. Quelqu’un en plein Kinshasa qui manque de l’eau pendant un, deux ou trois jours… comment résoudre ce problème ?
A mon humble avis, le gouvernement doit mettre en place d’abord une alternative. C’est seulement après cela, que les pratiques de vouloir taxer ou utiliser des compteurs pourraient être mises en place.. Le faire maintenant comme façon de décourager les gens c’est chercher à résoudre un problème en créant un autre plus grave. » a dit Jean Paul Mitima Zagabe à Fntv.cd
L’accès à l’eau potable est bien plus qu’une simple marchandise, c’est une nécessité qui façonne la vie quotidienne de millions de personnes dans le monde.
Selon UNICEF, seulement 52% de la population a accès à un point d’eau amélioré et 29% à des installations sanitaires améliorées. Le paradoxe réside dans l’abondance des ressources en eau dans ce pays : la RDC possède plus de 50% des réserves d’eau du continent africain ; mais malgré cette richesse naturelle, l’eau potable demeure une denrée rare pour la population congolaise, principalement en raison du manque d’infrastructures.
Lionel KIBULUKU
