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Analyse

Révision de la constitution en RDC : un « sujet tabou » qui refait surface sur fond d’un climat politique crispé !

Félix Tshisekedi lors de sa prestation de serment en janvier 2019 au palais de la nation à Kinshasa
Félix Tshisekedi lors de sa prestation de serment en janvier 2019 au palais de la nation à Kinshasa

Le régime Tshisekedi envisage-t-il de modifier la constitution congolaise? Mystère. Mais, il y a peu, en mai dernier, 6 mois seulement après les élections générales de décembre 2023, dans une interview à la presse, le chef de l’Etat affirmait que la loi fondamentale congolaise méritait d’être adaptée au contexte actuel du pays. Sans se faufiler, il affirmait être alors partisan d’une nouvelle constitution.

Déjà, les pro-Tshisekedi commençaient à être soupçonnés d’être à la manœuvre pour faire sauter des articles verrouillés afin de maintenir au pouvoir le successeur de Kabila ou de rallonger son mandat à 7 ans. Mais, ce débat n’est jamais allé plus loin.

Cependant, le sujet vient d’être réveillé après la fuite sur les médias sociaux d’un document du ministère de l’Intérieur qui autorise à une organisation d’afficher des banderoles proposant la modification de la constitution.

Le pouvoir de Kinshasa est-il dans le coup ou s’agit-il d’une simple autorisation dans un jeu purement démocratique, se demande-t-on. Là encore, la question reste entière.

On n’ignore pas que depuis 2006, tout projet de modification de la constitution est pris pour un sujet tabou dans le pays.

Entre 2015 et 2016, Joseph Kabila qui l’a pourtant promulguée a été contraint de rendre le tablier après des manifestations sanglantes à Kinshasa et à l’intérieur du pays alors que ses partisans l’encourageaient à se représenter pour un 3e mandat consécutif.

Même si jusqu’ici, le régime ne s’est pas encore clairement exprimé sur l’affaire, hormis la note du ministre de l’Intérieur, qui a fuité, le débat enfle déjà sur les médias sociaux.

Des opposants voient de très mauvais oeil l’initiative et soupçonne déjà une main noire du pouvoir. Consécutivement, des menaces et des mises en garde sont formulées contre les dirigeants.

« Modifier la constitution dans ce contexte, c’est déclarer la guerre au peuple souverain. Félix Tshisekedi risque fort l’exil. C’est même jouer le jeu de Kagame, car le royaume Congo sera plus divisé que j’allais au pire moment. C’est déconseillé », dit-il, accusant même Adolph Muzito, un autre partisan de la modification de la constitution, d’être à la solde du pouvoir.

« Muzito est utilisé comme un petit testeur électrique. Malheureusement pour lui, le peuple, c’est 6 600 volts. Félix l’envoie en mission suicide. Nous sommes prêts à chasser Félix, s’il ose », dit-il.

Un autre internaute note l’inopportunité d’une telle démarche. Il mentionne que la priorité aujourd’hui pour la nation, c’est le social du peuple et le développement.

« Les peuples n’ont pas besoin de réviser la constitution mais plutôt du changement des conditions de leurs vies. La constitution ne bloque pas le développement. La constitution n’a aucun impact sur la situation que nous vivons si ce n’est pas une mauvaise interprétation visant les intérêts », écrit maître Kuminga Mayanga.

L’idée de réviser la loi fondamentale est remise sur la table à un moment particulier où des opposants qui osent élever la voix sont ciblés par le pouvoir alors que d’autres sont contraints à l’exil.

En étouffant des voix discordantes, le pouvoir en place se rassure peut-être de baliser le terrain en vue de mettre en place des réformes constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir s’il en a envie. L’avenir nous le dira.

Jean Ngaviro

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