La Communauté internationale snobe-t-elle le gouvernement congolais en ce qui est du conflit armé imposé par le M23 dans le Nord-Kivu ?
Alors que Kinshasa campe sur sa position tranchée, celle de ne jamais négocier avec les rebelles quoi qu’il arrive, des organisations internationales continuent de multiplier des appels pour une sortie politique de la crise.
De l’ONU à l’Union africaine en passant par la France, la Belgique, les États, etc., la position est unanime à ce sujet : Félix Tshisekedi doit négocier pour reprendre le contrôle de ses entités perdues.
La même position vient à peine d’être réitérée par le porte-parole francophone du département d’Etat américain, qui a été interrogé par l’Agence congolaise de presse (ACP) en marge de la 79e Assemblée générale des Nations-Unies à New-York.
« Il n’existe pas de solution militaire à la crise dans l’Est de la RDC », a alors prévenu Johan Schmonsees.
Dans ses nombreuses interviews au sujet de la guerre du M23, le président congolais s’exprime sans équivoque. Catégorique, Félix Tshisekedi, y compris son gouvernement, préviennent, qu’il ne sera jamais question de se mettre sur une même table avec le M23.
« Vous avez perçu comme nous l’agitation qui s’observe dans le groupe des terroristes, une agitation et un empressement à penser qu’ils peuvent avoir l’occasion de se retrouver avec le gouvernement autour d’une table pour discuter de quoique ce soit. Nous l’avons dit et redit, il est hors de question d’envisager une quelconque forme de dialogue ou des négociations avec les terroristes. Le cadre où les discussions peuvent se faire c’est à Luanda, avec le Rwanda », avait déclaré, en juillet dernier, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Mais, il faut noter que des pans entiers du territoire congolais demeurent sous contrôle des assaillants dans les territoires de Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Luber.
Sur le champ de bataille, une accalmie apparente s’observe depuis début juillet, à l’exception de quelques fronts spontanés ouverts par les résistants Wazalendo.
Le processus de paix de Luanda a finalement été relancé entre la RDC et le Rwanda pour tenter d’obtenir la désescalade mais un compromis peine à être trouvé et les tensions demeurent vives entre les 2 Etats.
Jean Ngaviro