Le changement voire la révision constitutionnelle fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis belle lurette dans le microcosme politique. Jadis un sujet tabou pour certains trempés dans l’hypocrisie mais le débat commence à prendre corps depuis le début du deuxième quinquennat de Félix Tshisekedi réélu avec pompe à la dernière présidentielle de 2023. Le plus courageux le PT Steve Mbikayi toujours indépendant d’esprit dans ses réflexions et analyses était le premier a évoquer la question de la révision voire de changement de la constitution en 2020 en mettant en relief la suppression des institutions qu’il juge budgétivores notamment le sénat, les assemblées provinciales, le CSAC , la CNDH et d’autres institutions d’appui à la démocratie qui selon lui n’ont aucun impact positif dans le fonctionnement de l’appareil étatique. Il avait notamment proposé le passage du quinquennat au septennat, du régime semi-présidentiel au régime présidentiel…Mais il était taxé de »flatteur et de chasseur de postes » par ses adversaires politiques au sein dans la plateforme politique présidentielle. Le temps étant l’allié principal de la vérité et de la réalité remet en surface le sujet autre fois délicat. L’idée du changement de la Constitution est portée désormais par le parti présidentiel. Augustin Kabuya Tshilumba secrétaire général de l’UDPS ne va plus derrière le dos de la cuillère et ne mâche plus les mots.
» N’oubliez pas qu’en 2006, nous l’UDPS nous n’étions pas d’accord avec cette Constitution. On n’avait même fait une promesse à notre peuple qu’une fois au pouvoir, nous allons revenir sur cette constitution. Maintenant que la population nous a fait confiance en nous amenant au pouvoir, quoi d’autre à faire si ce n’est de respecter notre parole », a-t-il affirmé lors de ses dernières interventions médiatiques.
Cependant au sein de l’union sacrée de la nation, tous ne semblent toujours pas émettre sur la même longueur d’onde révèle le cartésien Steve Mbikayi. Le député national a dénoncé sur son compte X (anciennement appelé Twitter) l’hypocrisie qui gagne encore les esprits de certains caciques au sein de la plateforme présidentielle.
« Au sein de la majorité et en coulisses, les avis sont diamétralement opposés. Les anti ont peur de se dévoiler à temps tandis que certains pro-changement ont peur de l’opinion publique » écrit l’élu de Mont Amba.
Et de poursuivre :
« Recourons à la dialectique. Un débat démocratique s’impose au Parlement et non à la télévision. Le peuple est en droit de connaître la position de chaque force politique » martèle le président du parti travailliste
Ce débat une fois ouvert à l’assemblée permettra d’identifier la tendance de chaque force politique sur la révision ou non de la constitution.
« Les masques doivent tomber à temps afin que la configuration de la classe politique change tel que prédit dans notre 56eme tribune. En cette matière, la neutralité n’est pas possible » tacle Steve Mbikayi. Une pique à peine voilée vis-à-vis des membres du présidium de l’Union sacrée qu’il a toujours accusés de s’être bien entretenus eux-mêmes mais qui ne savent pas s’assumer publiquement face aux enjeux futurs et qui jouent constamment à l’hypocrisie.