Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, le ministre des finances a présidé le mardi 8 octobre 2024, dans son cabinet de travail à Kinshasa, une réunion de la Troïka politique, avec la participation du vice-ministre du Budget, de la vice-ministre des Finances, du Directeur de cabinet adjoint du Président de la République chargé des questions économiques et financières, du vice-gouverneur de la Banque Centrale du Congo (BCC), ainsi que des représentants d’autres services rattachés au ministère des Finances.
Lors de cette réunion, les autorités ont passé en revue la situation des finances publiques et constaté que le mois de septembre s’est clôturé avec un solde positif, les recettes ayant dépassé les dépenses. C’est ce qu’a rapporté Félicien Mulenda, Coordonnateur du Comité technique de suivi et d’évaluation des réformes (CTR).
Les participants à la réunion de la Troïka ont également examiné la « soutenabilité budgétaire de la paie » des agents et fonctionnaires de l’État, afin de veiller à ce que l’enveloppe salariale ne dépasse pas 35% des recettes, sans perturber les dépenses liées à l’investissement.
« Il y a eu plusieurs négociations entre le gouvernement et les syndicats, ce qui a entraîné une augmentation de l’enveloppe de la paie. Les autorités de la Troïka politique ont analysé la soutenabilité budgétaire. Selon les normes internationalement admises, l’enveloppe salariale ne doit pas dépasser 35% des recettes totales. Avec les augmentations récentes, il est crucial de ne pas dépasser ce seuil et d’éviter que l’enveloppe salariale n’absorbe 50% ou plus des recettes. Sinon, il ne restera pas suffisamment de ressources pour l’investissement, essentiel à la croissance économique. L’investissement public constitue une part importante de l’ensemble des investissements », a expliqué le Coordonnateur du CTR.
Il a par ailleurs indiqué que la Troïka a décidé de reporter la révision des instruments de politique monétaire pour observer l’évolution de la stabilité instaurée depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement Suminwa.
« Nous avons constaté que la stabilité persiste, tant au niveau de l’inflation que du marché de change. Cependant, cette stabilité est encore récente, et nous n’en sommes qu’au troisième mois. Il est donc nécessaire d’observer son évolution jusqu’à la fin de l’année avant d’envisager une révision des instruments de politique monétaire », a précisé Félicien Mulenda, avant de mentionner l’appui budgétaire attendu de la Banque mondiale.
Cet appui, évalué à 1 milliard de dollars, sera décaissé en deux tranches, dont la première, d’un montant de 500 millions de dollars, est attendue d’ici fin décembre. « Les autorités ont passé en revue les points restants à régler pour permettre le décaissement de cet appui budgétaire », a-t-il confié.
La participation de la RDC aux prochaines Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), prévues à partir du 21 octobre prochain à Washington, a également été abordée lors de la Troïka de ce mardi. Le gouvernement congolais a entamé les préparatifs de cette participation en examinant les questionnaires envoyés par le FMI.
« Les services concernés ont été chargés de préparer des réponses adéquates, qui seront harmonisées lors de la prochaine réunion de la Troïka, mardi prochain », a ajouté Félicien Mulenda.
Soulignons que la délégation congolaise aux Assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods sera conduite par le ministre d’État au Budget, Aimé Boji Sangara, le ministre des Finances, Doudou Fwamba Likunde Li-Botayi, et la gouverneure de la Banque Centrale du Congo, Malangu Kabedi Mbuyi.