Ce lundi 14 avril, l’affaire Bukanga Lonzo s’est poursuivie devant la Cour constitutionnelle. L’audience a débuté par une brève instruction du dossier.
Matata Ponyo et ses avocats ont soulevé l’incompétence de la Cour constitutionnelle pour juger l’ancien Premier ministre. De son côté, le ministère public soutient que Matata Ponyo est bel et bien justiciable devant cette Cour.
« Nous nous sommes adressés au Sénat, qui a autorisé les poursuites », a rappelé le procureur.
Malgré les 44 violations massives de la Constitution et le caractère politique de l’affaire soulevé par Matata Ponyo, la Cour constitutionnelle a décidé de poursuivre l’instruction du dossier et a fixé la prochaine audience au mercredi 23 avril.
Lors de cette audience, le prévenu Christo Gobler était également présent. L’ancien gouverneur de la Banque centrale, quant à lui, était absent.
Pour rappel, Matata Ponyo et ses coaccusés sont poursuivis pour le détournement de 204 millions de dollars américains destinés à la construction du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.
Lancé en 2014, ce projet visait à produire des denrées alimentaires en grande quantité (maïs, manioc, légumes, etc.), réduire la dépendance du pays aux importations alimentaires, créer des emplois agricoles et stimuler l’économie rurale. Malheureusement, il n’a pas connu de suite favorable. C’est en 2017 que l’affaire a éclaté, mettant en cause près de 200 millions de dollars.
En 2021, la justice congolaise a ouvert un procès contre Matata Ponyo et d’autres responsables, les accusant d’avoir détourné plus de 200 millions de dollars destinés à ce projet. Depuis l’ouverture de l’affaire devant la Cour constitutionnelle, plusieurs rebondissements ont ralenti le processus judiciaire.
En novembre 2021, la Cour constitutionnelle s’était déclarée incompétente pour juger l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, avant de revenir sur sa position à l’arrivée de Dieudonné Kamuleta à la tête de la Cour.
Lionel Kibuluku
