Le déclaration de principe signée entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda pour la co-gestion des parcs nationaux suscite une vive indignation. Les experts du tourisme en RDC réunis autour John Katumba dénoncent une manœuvre qui, selon eux, ne profite qu’au Rwanda, au détriment de la souveraineté congolaise.
Avec 9 parcs nationaux et 63 réserves couvrant 20% du territoire, la RDC détient l’une des plus grandes richesses naturelles du monde. Comparativement, le Rwanda ne possède que 4 parcs.
« C’est une véritable balkanisation de notre territoire sous couvert de conservation », alerte Katumba pointant du doigt une initiative soutenue par des intérêts étrangers.
Les experts congolais rappellent que le tourisme est un levier économique majeur. Alors que la RDC propose des tarifs accessibles (400 dollars pour observer les gorilles des montagnes), le Rwanda pratique des prix élitistes (1 500 dollars), captant ainsi des milliards de dollars grâce aux ressources naturelles originellement congolaises.
Katumba et les Experts appellent le gouvernement congolais à refuser cet accord et à mener une offensive diplomatique, notamment aux États-Unis, pour défendre les intérêts nationaux. Ils plaident pour une stratégie forte autour de l’écotourisme et un plaidoyer mondial pour rapatrier les gorilles congolais, aujourd’hui devenus des symboles touristiques du Rwanda.
« La guerre en RDC est aussi environnementale », préviennent-ils, dénonçant l’instrumentalisation du secteur touristique par Kigali pour renforcer son poids économique et diplomatique.
Pour rappel la déclaration signée à Washington DC, sous les auspices du département d’État américain entre le Rwanda et la RDC, met un accent particulier sur la situation sécuritaire dans la région des grands lacs.
L’accord prévoit la lutte contre la prolifération des groupes armés et aussi la promotion d’un cadre d’intégration économique régionale transparent au bénéfice des populations.
Lionel Kibuluku