L’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a été interpellé le jeudi 8 mai dans la ville de Mbuji-Mayi, au Kasaï Oriental. Il a été transféré à Kinshasa, puis relâché, et est désormais attendu devant le Conseil national de sécurité.
Selon plusieurs observateurs, l’ex-grand argentier de la République serait poursuivi pour ses déclarations sur la gestion des finances publiques par le régime actuel.
Devant notre consœur Paulette Kimuntu, Nicolas Kazadi a dénoncé la gestion « jouissive » des finances publiques, notamment à travers la création intempestive de projets et de structures, en violation des principes budgétaires.
« Nous aimons trop la jouissance. Si l’argent des projets arrive, on se partage les avantages et on réfléchit après », s’est-il plaint, ajoutant que le chef de l’État « est mal entouré ».
Ces révélations, venant d’un homme politique issu de l’entourage proche du président, ont suscité de nombreuses réactions au sein de l’opinion publique ainsi que dans l’opposition, qui s’est empressée de retourner ces accusations contre le régime.
D’autres voix estiment que l’interpellation de Nicolas Kazadi serait nécessaire « afin qu’il fournisse des preuves à la justice », dans le but de stopper l’hémorragie de la corruption et de la gabegie financière.
Lionel Kibuluku
