L’Hôtel de ville de Kinshasa a lancé une vaste opération de démolition des constructions anarchiques érigées dans la capitale congolaise. Plusieurs sites ont été visés par cette action coup de poing qui, selon les autorités urbaines, vise à rétablir l’ordre urbanistique dans la ville.
Cependant, de nombreuses victimes dénoncent l’exécution expéditive de cette mesure, qu’elles jugent illégale. Certains propriétaires de parcelles affirment détenir des documents authentiques délivrés par l’État, qu’ils ont brandis face aux agents de la démolition. Ils s’étonnent aujourd’hui de voir l’Hôtel de ville fouler aux pieds leurs titres légaux.
Des témoignages recueillis auprès des habitants de la commune de Ngaliema, notamment ceux résidant le long de la rivière Mapenza, illustrent le désarroi de ces familles. Ces dernières parlent d’une « justice à double vitesse », pointant du doigt le fait que la décision du gouverneur Daniel Bumba de démolir les constructions anarchiques érigées à la baie de Ngaliema n’a jamais été exécutée, près d’un mois après son annonce.
Pour plusieurs observateurs, cette opération semble cibler les plus faibles tout en épargnant les puissants. Ils estiment que cette mesure devait être précédée d’une étude approfondie afin d’identifier les véritables contrevenants et, si possible, de prévoir des indemnisations pour les victimes légitimes.
Lionel Kibuluku
