Le climat politique se tend en République démocratique du Congo alors que le Sénat s’apprête à statuer sur une requête de la justice militaire visant la levée des immunités de Joseph Kabila, sénateur à vie et ancien chef de l’État. Dans une déclaration publiée sur le réseau social X, José Makila, cadre du Front Commun pour le Congo (FCC) et proche de Joseph Kabila, dénonce ce qu’il qualifie de « cabale politique ».
La demande de la justice militaire, actuellement examinée par une commission sénatoriale présidée par Christophe Lutundula, vise à autoriser l’ouverture d’une enquête sur les soupçons de collusion entre Joseph Kabila et le mouvement rebelle M23/AFC. L’ancien président est également accusé d’avoir planifié une tentative d’assassinat contre le président en exercice, Félix Tshisekedi.
Dans sa prise de position, José Makila critique sévèrement la procédure, qu’il considère comme motivée par des considérations politiques. Il accuse Christophe Lutundula, figure influente de l’Union sacrée au pouvoir, de vouloir « nuire à l’image et à la dignité » de Joseph Kabila. « Il a voulu faire porter ce débat sur un personnage, alors que ce titre est une distinction suprême réservée aux anciens chefs d’État élus », a déclaré l’ancien vice-premier ministre.
Jose Makila va plus loin en affirmant que Lutundula chercherait à satisfaire des intérêts politiques en « offrant la tête » de l’ancien président à ses « alliés », visant directement le chef de l’État actuel. Il dénonce une « manœuvre sordide destinée à diviser la nation ».
La commission sénatoriale poursuit ses travaux en vue de statuer sur la levée ou non des immunités de Joseph Kabila. Une décision qui pourrait marquer un tournant majeur dans l’histoire politique récente de la RDC.
Lionel Kibuluku
