Le ministre RD Congolais des Finances, Doudou Fwamba, a réagi à la récente sortie médiatique de l’ancien président Joseph Kabila. Dans un message posté sur le réseau social X, il dresse un bilan accablant des 18 années passées sous le régime Kabila, dénonçant une gouvernance marquée, selon lui, par la prédation économique, la répression violente et l’appauvrissement massif de la population congolaise.
« Quelle tragédie ! » lance-t-il en préambule, avant d’énumérer une série de faits qu’il attribue directement à l’ancien chef de l’État. Il évoque notamment la cession « à vil prix » des actifs miniers du pays, des royalties transférées à des intérêts privés étrangers, ainsi que le retrait inexpliqué de centaines de millions de dollars à la Banque Centrale du Congo. Il cite, entre autres, le cas des 350 millions USD liés à la convention SICOMINES, dont la destination finale reste inconnue.
Sur le plan social, le ministre déplore les conditions de vie des enseignants et des militaires durant cette période. « Des salaires de misère allant de 45 à 60 dollars par mois pour les enseignants, une armée sous-payée, des professeurs d’université sans couverture médicale… » énumère-t-il, soulignant la précarité généralisée dans les secteurs clés de l’État.
Doudou Fwamba va plus loin en accusant le régime précédent d’être responsable de plusieurs violations graves des droits humains : massacres des adeptes de Bundu Dia Kongo, de Kamwina Nsapu, assassinats de figures connues telles que Florybert Chebeya, Thérèse Kapangala ou encore le colonel Mamadou Ndala. Des épisodes sanglants que le ministre qualifie de « gouvernance marquée par le sang ».
Dans la partie la plus lourde de sa déclaration, il accuse Joseph Kabila de s’être « engagé sur la voie des armes en complicité avec le Rwanda », évoquant une implication présumée dans les violences qui continuent d’endeuiller l’est du pays. Une déclaration qui, si elle reste à être confirmée par des faits judiciaires, s’inscrit dans un contexte de tensions politiques accrues entre l’ancien et l’actuel pouvoir.
« Ce dont notre peuple veut, c’est la paix et non la guerre », conclut Doudou Fwamba, appelant à tourner définitivement la page d’un passé qu’il juge douloureux.
Lionel Kibuluku
