L’ancien chef de l’État congolais, Joseph Kabila, a rencontré le vendredi 30 mai les leaders du mouvement politico-militaire AFC/M23 à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Il s’agit du deuxième jour des consultations entamées par le sénateur à vie, qui avait annoncé son retour en RDC dans le but de contribuer à la résolution de la crise sécuritaire qui sévit dans l’Est du pays. Des avis de plusieurs observateurs, il ressort qu’au delà des approches ornées pacifiques de l’ancien président de la RDC, l’homme de Kinyogote à Goma y est arrivé pour prendre les rênes de la rébellion pour engager une confrontation avec le régime de Kinshasa qu’il juge de tyrannique.
À Kinshasa, Joseph Kabila est souvent perçu comme le véritable leader de ce mouvement rebelle. Il y a plus d’un an, son successeur, le président Félix Tshisekedi, avait d’ailleurs déclaré : « Joseph Kabila n’en parlons pas, lui, il a boycotté les élections, il a opté pour l’insurrection parce que l’AFC c’est lui »
Très discret depuis cinq ans d’exil, Joseph Kabila est revenu sur la scène publique avec un discours virulent dans lequel il a qualifié le président en exercice de « dictateur et tyran », dénonçant une gestion « chaotique » du pays.
Le Sénat a récemment levé les immunités de l’ancien président, à la suite d’une requête de l’auditeur général près la Haute Cour militaire. Joseph Kabila est désormais poursuivi pour participation à un mouvement insurrectionnel et tentative d’assassinat contre le président Tshisekedi.
Lionel Kibuluku
