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Pendant l’agression « Le CSAC devient un acteur stratégique de la souveraineté nationale », estime Gilbert Bilady.

Gilbert Bilady Directeur général de Congowebtv.
Gilbert Bilady Directeur général de Congowebtv.

Gilbert Bilady appelle les professionnels des médias à jouer une triple mission: défensive, démocratique et stratégique en temps d’agression.

Alors que la République démocratique du Congo traverse une grave crise sécuritaire marquée par l’occupation partielle des villes de Goma et Bukavu par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, le rôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) se retrouve au cœur d’un débat depuis la sortie médiatique de Christian Bosembe sur les antennes de la radio Top Congo.

La récente décision du président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, Christian Bosembe, interdisant la diffusion des messages de l’ancien président Joseph Kabila et de certains membres du PPRD, a suscité une vague de réactions. Parmi elles, celle de Gilbert Bilady, professionnel reconnu du secteur audiovisuel privé, qui propose une analyse nuancée et stratégique du rôle du CSAC en temps de crise.

« Le CSAC devient un acteur stratégique de la souveraineté nationale », estime Bilady.

Dans un contexte d’agression extérieure, le régulateur des médias ne peut plus se contenter d’un simple rôle administratif. Il est appelé à jouer une triple mission : défensive, démocratique et stratégique.

Aujourd’hui, la guerre ne se limite plus aux affrontements militaires. Elle se déploie aussi sur le terrain de l’information, devenue une arme redoutable à travers la propagande, la désinformation et les campagnes de manipulation cognitive. Face à cela, le CSAC doit assurer la sécurité informationnelle en détectant et neutralisant les contenus hostiles susceptibles de semer la confusion, de légitimer l’agresseur ou de miner le moral national.

Mais Gilbert Bilady met en garde contre toute dérive autoritaire.

« L’adaptation du droit à l’état d’exception ne doit pas dériver en censure », prévient-il.

Il rappelle que toute restriction à la liberté d’expression doit obéir aux principes de nécessité, de proportionnalité et de légalité, dans le strict respect de l’État de droit. Le CSAC, selon lui, devrait travailler en étroite concertation avec le Parlement, les cours et tribunaux, afin de ne pas compromettre les acquis démocratiques chèrement obtenus.

Autre enjeu soulevé : le pluralisme médiatique, considéré comme un pilier de la démocratie même en temps de guerre.

« Confondre patriotisme et pensée unique est dangereux », insiste Bilady.

Le CSAC a certes pour mission d’encourager une presse responsable, notamment dans les zones sous tension, mais il doit également protéger la diversité d’opinion et la critique légitime. Car, rappelle-t-il, le pluralisme reste une force, surtout en période d’agression.

Enfin, Bilady appelle à une action concertée et multidimensionnelle. Le CSAC, seul, ne saurait faire face à la complexité des menaces informationnelles, souvent transfrontalières et technologiques. Il recommande une collaboration renforcée avec les services de renseignement, la cyberdéfense, ainsi que les grandes plateformes numériques mondiales comme Google, Meta, TikTok ou X, afin de mieux encadrer les contenus dangereux.

Lionel Kibuluku

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