Selon un document confidentiel consulté par l’agence de presse Reuters, les États-Unis, qui pilotent les négociations de paix entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, ont exigé le retrait des troupes rwandaises présentes sur le sol congolais.
D’après ce document, le facilitateur américain conditionne la signature d’un accord, prévue pour la fin du mois de juin, au retrait effectif des forces rwandaises de l’est de la RDC. Il exige également la cessation du soutien de Kigali aux groupes armés, notamment au mouvement rebelle M23 (AFC/M23), qui contrôle actuellement les villes de Goma et Bukavu, et menace d’étendre son emprise à d’autres localités.
Reuters confirme que « les États-Unis poussent à un accord qui obligerait le Rwanda à retirer ses troupes de l’est du Congo avant toute signature, une condition qui ne manquera pas d’irriter Kigali, qui qualifie les groupes armés opérant en RDC de menace existentielle ».
En toile de fond de cette crise, figurent les ressources naturelles stratégiques, notamment les minerais rares que recèle l’est de la RDC, une région ravagée depuis trois décennies par des conflits armés ayant causé des millions de morts et de déplacés.
Le gouvernement congolais, de son côté, n’a cessé de dénoncer la présence de troupes rwandaises et l’implication directe de Kigali dans cette agression. Kinshasa maintient sa position et refuse de transiger sur sa souveraineté.
À la suite de la révélation de ces informations, le gouvernement rwandais a rapidement réagi par le biais de son ministère des Affaires étrangères. Ce dernier estime que cette approche risque de compromettre le processus en cours.
« J’espère que ceux qui participent aux négociations en cours et qui divulguent de manière malveillante des propositions unilatérales ou des documents encore en discussion à la presse comprennent qu’ils risquent de compromettre le bon aboutissement des pourparlers en cours à Washington », a déclaré le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, sur son compte X (anciennement Twitter).
Lionel Kibuluku
