Les conséquences de la libération massive de détenus effectuée en 2024 par le ministre de la justice, Constant Mutamba, continuent de susciter de vives inquiétudes.
Dans une correspondance officielle publiée le 15 juin 2025, le Procureur Général près la Cour de Cassation, Firmin Mvonde Mambu, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation sécuritaire préoccupante dans la capitale congolaise.
Selon le haut magistrat, plusieurs détenus ayant bénéficié de cette mesure de libération, souvent sans respect des critères légaux établis, seraient désormais impliqués dans une montée inquiétante de la criminalité à Kinshasa. Il évoque notamment des cas de meurtres, de tortures, d’atteintes à la sûreté de l’État ainsi que des vols à main armée, attribués à certains de ces anciens prisonniers.
Dans sa note adressée aux procureurs généraux près les Cours d’appel de la République Démocratique du Congo, Firmin Mvonde Mambu appelle à une mobilisation accrue des forces judiciaires pour rechercher activement ces individus « hors-la-loi » qui, selon lui, auraient quitté les établissements pénitentiaires en dehors de tout cadre juridique strict.
Le procureur exige par ailleurs la transmission rapide d’un rapport circonstancié sur ces cas d’évasion ou de libération irrégulière, afin de dresser un état des lieux précis de la situation et d’en tirer les conséquences juridiques appropriées.
Si la mesure de libération des détenus initiée en 2024 par le ministre Constant Mutamba avait été présentée à l’époque comme un geste de décrispation et de désengorgement des prisons, ses effets collatéraux commencent aujourd’hui à faire des dégâts selon Firmin Mvonde.
Lionel Kibuluku
