Le ministre des Sports, Didier Budimbu Ntubuanga, a donné sa version des faits au sujet du contrat de sponsoring signé entre la République démocratique du Congo et le club français de l’AS Monaco. Dans une déclaration rendue publique ce week-end, le ministre a détaillé les motivations et les objectifs du partenariat, alors que des interrogations avaient émergé dans l’opinion publique.
Didier Budimbu a précisé qu’à sa prise de fonction, son cabinet avait reçu des sollicitations d’une dizaine de grands clubs, tels que Manchester United et l’AC Milan. Selon lui, ces propositions ont d’abord été perçues comme de simples opérations de promotion touristique, en dehors de ses prérogatives. Après une meilleure maîtrise des enjeux sportifs nationaux, le ministre indique avoir vu dans ces contacts « une immense opportunité de développement pour le sport congolais », le conduisant à négocier des clauses visant directement le développement du football local.
En ce sens, le ministre a expliqué avoir confié le suivi des dossiers à une structure unique dans un souci d’efficacité et de transparence, sans pour autant avoir de relation contractuelle avec celle-ci. Cette démarche aurait permis, d’après lui, d’aboutir à une signature rapide et maîtrisée.
Son choix s’est porté sur l’AS Monaco, réputé pour son centre de formation, d’où est notamment issu le joueur français Kylian Mbappé. Selon le ministre, le club a dépêché une délégation à Kinshasa pour évaluer les infrastructures existantes et rencontrer les responsables de la FECOFA ainsi que les encadreurs techniques locaux. « Leur conviction face au potentiel de notre jeunesse a été immédiate », a souligné Didier Budimbu dans sa déclaration.
Ce partenariat, a-t-il précisé, combine une base de sponsoring à un important volet de développement. Celui-ci inclut le transfert de savoir-faire aux entraîneurs, aux responsables techniques et au personnel médical congolais. L’ambition, selon le ministre, est d’améliorer les conditions de formation des jeunes talents congolais et d’accompagner la modernisation des infrastructures sportives. À ce titre, le programme prévoit notamment la création de centres de formation et d’un centre de médecine sportive, en partie préfinancés par l’AFD, ainsi que des sessions d’échanges et de formation entre encadreurs congolais et ceux de l’AS Monaco.
Le ministre des Sports a également répondu aux critiques sur le coût du partenariat. Il a précisé que la dépense logistique d’environ 200 000 euros « représente 3 à 4 fois moins que le budget habituel des déplacements de nos équipes nationales », estimant que le projet revient à environ « 1,6 euro par an par Congolais », une somme modeste au regard des bénéfices attendus.
Enfin, Didier Budimbu a regretté la désinformation entourant le contrat, insistant sur le rôle fédérateur du sport dans le pays. « Mon objectif est d’offrir un avenir meilleur à notre jeunesse par le sport », a-t-il conclu.
Lionel Kibuluku
