Alors que le chef d’état-major de l’armée ougandaise, Muhoozi Kainerugaba, était récemment en visite à Kinshasa dans le cadre d’une coopération militaire, un rapport du groupe d’experts de l’ONU accuse l’Ouganda de jouer un double jeu dans la crise sécuritaire persistante dans l’est de la République démocratique du Congo.
Selon ce rapport consulté par notre rédaction, l’Ouganda aurait facilité la création et l’expansion des groupes rebelles dirigés par Thomas Lubanga et Innocent Kaina, tous deux sous sanctions internationales. Le document indique que plusieurs groupes armés actifs en Ituri contrôlent des sites d’orpaillage situés dans les territoires de Djugu et de Mahagi.
Le déploiement unilatéral de troupes ougandaises de l’UPDF (Uganda People’s Defence Forces) dans ces zones aurait intensifié les tensions, au risque de raviver les violences intercommunautaires. Thomas Lubanga et Innocent Kaina ont chacun mis sur pied un mouvement politico-militaire avec pour objectif déclaré de s’opposer au gouvernement congolais. Le rapport précise qu’ils résident à Kampala, où leurs activités bénéficient de l’appui des autorités ougandaises.
Le document révèle également l’implication présumée de plusieurs parlementaires, tant au niveau national que provincial, dans l’exploitation illégale des ressources naturelles, notamment l’or, qui serait acheminé clandestinement vers Kampala.
« L’or extrait illégalement d’Ituri continue d’être introduit en contrebande, principalement via Kampala », souligne le rapport.
Depuis près de trois décennies, la RDC fait face à une crise sécuritaire chronique, souvent alimentée par l’ingérence de certains pays voisins, notamment le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et la République centrafricaine.
Lionel Kibuluku