Le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, a tenu un meeting politique le dimanche 6 juillet au siège du parti, situé dans la commune de Limete, à Kinshasa.
Au cours de son intervention, il a abordé plusieurs sujets d’actualité, notamment l’accord de paix signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, le vendredi 27 juin à Washington, sous la médiation des États-Unis.
Augustin Kabuya s’en est vivement pris aux critiques formulées à l’encontre de cet accord, visant particulièrement l’ancien président de l’Assemblée nationale, Thomas Luhaka. Ce dernier avait récemment adressé une lettre ouverte à la ministre des Affaires étrangères, exprimant ses inquiétudes sur le contenu et les implications de cet accord.
Dans sa correspondance, Thomas Luhaka estimait que l’accord signé légitime la position du Rwanda qui justifie sa présence en RDC par la menace des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Il affirmait également que cette accord affaiblissait les acquis de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui demande le retrait des troupes rwandaises du sol congolais.
En réponse, Augustin Kabuya a qualifié les détracteurs de l’accord d’« adeptes de la rébellion », estimant qu’ils poursuivent un agenda caché en lien avec l’ancien président Joseph Kabila.
« Ils s’attendaient à ce que ce pays soit en feu pour voir dans quelle mesure remettre Joseph Kabila au pouvoir. Joseph Kabila avait lui-même refusé de participer aux élections, et avait demandé à ses collaborateurs de ne pas concourir. Ils pensaient récupérer le pouvoir par la force. Tous leurs mauvais calculs se retournent aujourd’hui contre eux », a-t-il déclaré.
Et de poursuivre :
« J’ai vu des gens s’agiter en parlant de trahison, adressant une lettre à notre ministre des Affaires étrangères – une lettre ouverte de Thomas Luhaka. Qu’ils nous disent d’abord quelle est la nature de la relation entre Thomas Luhaka et Joseph Kabila. Tous ceux qui défilent dans les médias pour s’attaquer à l’accord doivent aussi montrer ce qu’ils ont déjà dit de bien du Président de la République, et ce qu’ils ont déclaré depuis que Paul Kagame a envoyé ses hommes en RDC pour tuer des Congolais. »
Depuis la signature de cet accord à Washington, les réactions à Kinshasa se multiplient. Tandis que certains dénoncent une potentielle braderie des ressources minières et redoutent une atteinte à la souveraineté nationale, le gouvernement congolais, lui, présente cet accord comme une étape importante vers la paix dans la région des Grands Lacs.
Lionel Kibuluku
