L’Église catholique a exprimé son désaccord face à la décision du gouvernement congolais exigeant le maintien des élèves enceintes dans les établissements scolaires.
Dans une correspondance adressée aux directeurs provinciaux, diocésains et aux conseillers résidents, le coordinateur national des écoles conventionnées catholiques, l’abbé Emmanuel Bashiki, a demandé à ses collaborateurs de ne pas appliquer cette mesure dans les écoles catholiques. Il affirme que la coordination nationale n’a pas été consultée à ce sujet.
« Très chers estimés collaborateurs, l’article 5 de notre Convention, en tant qu’acquis (cf. Accord Spécifique sur l’Éducation, article 17), insiste sur la moralité et la discipline de l’élève en matière de mœurs. Cette disposition du secrétaire général, dont vous me faites part, ne peut s’appliquer dans les écoles conventionnées catholiques, en vertu des articles 1, 2 et 3 dudit Accord. Toutefois, si un cas de grossesse survient, veuillez, dans un esprit de charité, orienter l’élève vers les établissements gérés par les partenaires auxquels le secrétaire général s’adresse. Je leur souhaite une mise en œuvre appropriée, tout en espérant que de tels cas ne se présentent pas dans nos écoles, afin de préserver un cadre éthique dans le système éducatif », peut-on lire dans le document signé par le coordinateur.
Le gouvernement justifie sa décision par la volonté d’assurer à tous les enfants une éducation équitable et de lutter contre les discriminations dans le milieu scolaire.
Cette mesure a toutefois suscité des critiques de la part de certains acteurs politiques et de parents, qui la jugent inadaptée au contexte social actuel. L’homme politique Adam Bombole a notamment qualifié cette décision « d’immorale », estimant qu’elle encouragerait la prostitution infantile et la prolifération des filles-mères mineures.
Lionel Kibuluku
