Le ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, a exprimé son soutien à la décision du gouvernement concernant le maintien des élèves enceintes dans les établissements scolaires.
C’était lors d’un briefing presse spécial tenu ce jeudi 17 juillet à l’occasion du cinquième anniversaire de l’Agence nationale de l’électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER).
Patrick Muyaya a souligné que cette question touche aux traditions, aux perceptions culturelles et aux idéologies, appelant l’opinion publique à prendre du recul et à dépassionner le débat.
« L’État n’encourage pas le fait qu’une fille mineure tombe enceinte », a-t-il précisé.
Et d’ajouter :
« On ne peut pas punir doublement une fille mineure parce qu’elle est tombée enceinte. Entre-temps, qu’en est-il de son bourreau ? Parce qu’il se peut que la fille soit une victime. Il y a, d’une part, ses droits garantis par la loi, et d’autre part, les engagements internationaux pris par la RDC en matière de protection de l’enfant. »
Malgré les critiques émanant de certains acteurs politiques, religieux et défenseurs des droits humains, le gouvernement a décidé de maintenir les élèves enceintes à l’école.
L’Église catholique, pour sa part, s’est opposée à cette décision. Dans une correspondance officielle, le coordonnateur national des écoles conventionnées catholiques a demandé aux directeurs provinciaux, diocésains et aux conseillers résidents de ne pas appliquer cette mesure.
D’autres voix, comme celle de l’homme d’affaires et acteur politique Adam Bombole, ont également dénoncé cette disposition, la qualifiant d’immorale. Il s’appuie notamment sur la loi n°09/001 du 10 janvier 2009, qui fixe l’âge du consentement sexuel à 18 ans en République démocratique du Congo.
Lionel Kibuluku
