L’interprétation des résolutions de la déclaration de principes signée à Doha entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle AFC-M23 divise profondément les deux parties.
Le point de discorde porte sur la question de la restauration de l’autorité de l’État. À Kinshasa, le gouvernement affirme que cette disposition implique le retrait de l’AFC-M23 des zones qu’il occupe afin de permettre le rétablissement de l’administration publique, de l’armée et de la police.
« Je crois que l’un des grands principes qui a été relevé dans la déclaration signée à Doha, c’est la restauration de l’autorité de l’État, pour permettre aux zones occupées d’être rétablies dans un environnement régulier sous l’autorité du gouvernement de la République, où tous les attributs du pouvoir et de la gouvernance notamment ceux liés à l’ordre public soient remis en place avec une administration légalement établie et constituée », a déclaré le vice-Premier ministre Jacquemin Shabani au micro de la DW.
Cette interprétation est jugée « biaisée » par les responsables de l’AFC-M23. Lors d’un point de presse tenu ce vendredi 25 juillet à Goma, le mouvement rebelle a donné sa propre lecture de la déclaration de Doha.
Le groupe accuse le gouvernement congolais de détourner le sens des dispositions convenues, dans le but de manipuler l’opinion publique.
« C’est l’habitude des officiels du gouvernement de Kinshasa de déformer le contenu des accords en leur donnant un sens qui diffère de la réalité », a dénoncé Benjamin Mponimpa, secrétaire permanent du mouvement et principal négociateur à Doha.
Selon lui, la restauration de l’autorité de l’État est un processus final qui ne pourra s’effectuer qu’avec un gouvernement inclusif, excluant de facto l’actuel régime en place à Kinshasa.
Lionel Kibuluku
