Le député national Steve Mbikayi a réagi dans une tribune à l’initiative de création d’une banque au Kivu par le chef du mouvement rebelle AFC/M23, Corneille Nangaa.
Après la prise de deux principales villes de l’Est de la République démocratique du Congo, Goma et Bukavu, par les rebelles du M23 appuyés par les forces rwandaises, ces derniers, se sentant asphyxiés économiquement, ont manifesté l’intention de créer une nouvelle banque pour gérer les zones occupées.
Selon cet élu de Mont-Amba, l’idée de créer une banque du Kivu relève du fantasme, un « jeu d’enfant » difficile à accomplir. Steve Mbikayi souligne que le profil de Corneille Nangaa ne lui permet pas de créer une banque, car il s’agit d’un processus rigoureux et sélectif.
« La qualité de rebelle de Corneille sous sanctions ne lui permettra pas de créer une banque. Car les sanctions visent à restreindre l’accès aux ressources financières et économiques pour des individus ou des entités en raison de leurs actions illégales et de celles contraires aux droits de l’homme, à l’instar du carnage de Goma et d’autres tueries perpétrées dans les territoires occupés qui lui collent à la peau », a écrit Steve Mbikayi.
Et de poursuivre :
« Pour fonctionner et faciliter les opérations bancaires, une banque doit aussi intégrer la Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications (SWIFT), qui permet des paiements électroniques ou par carte, dont la surveillance est assurée par les banques centrales du G10 (Italie, Canada, Royaume-Uni, Japon, France, Pays-Bas, Allemagne, Suède, Suisse, Banque centrale européenne et le Système fédéral de réserve des États-Unis). »
Steve Mbikayi cite les nombreuses sanctions pesant sur Corneille Nangaa et ses complices, notamment la condamnation à mort, le mandat d’arrêt international et son appartenance à une rébellion.
« Face à cette impasse, le M23 n’a d’autre choix que de se retirer des territoires occupés. Son seul salut reste le processus de Nairobi avec tous les autres groupes armés, en vue de trouver la possibilité de réintégrer la communauté nationale par une amnistie éventuelle. Il n’y a pas d’autre issue », a-t-il déclaré.
Il salue la diplomatie agissante de Félix Tshisekedi et son gouvernement, qui ont réussi à mettre le Rwanda et ses « pantins » dos au mur.
Lionel Kibuluku
