Le prix nobel de la paix Denis Mukwege a fait une déclaration dénonçant l’occupation de la cité de Bunangana par le mouvement rebelle AFC/M23.
Le 13 juin 2025 marque un triste anniversaire pour la République Démocratique du Congo. Depuis trois ans jour pour jour, la cité stratégique de Bunagana, dans le territoire de Rutshuru au Nord-Kivu, est sous le contrôle des rebelles du M23, soutenus par le régime rwandais de Kigali.
Dans sa déclaration il questionne la responsabilité du gouvernement, des États et institutions internationales et régionales. Pour Mukwege ni le gouvernement, moins encore ses organisations ont pensé à poser des actions concrètes pour arrêter le cycle de violence dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
« Cela fait 3 ans que la communauté des États et les institutions ont laissé pourrir par des paroles creuses, des condamnations superficielles et des mesures timides, cette crise devenue multidimensionnelle et menaçant la sécurité et la paix internationales, créant un contexte propice à l’offensive majeure et à l’expansion territoriale rapide des Forces de défenses rwandaise et de ses supplétifs du M23 début 2025. », dénonce Denis Mukwege.
Malgré les nombreuses tentatives diplomatiques menées ces trois dernières années pour instaurer un cessez-le-feu et obtenir le retrait des troupes étrangères, les résultats sont restés vains. Denis Mukwege rappelle toutefois l’importance de la résolution 2773 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, adoptée le 21 février 2025, qui doit servir de cadre aux efforts de sortie de crise et de retour à la paix.
Denis Mukwege exhorte une fois de plus la communauté internationale et les instances régionales à ne plus tolérer les violations répétées du droit international par le Rwanda. Il appelle à l’adoption de sanctions politiques et économiques fortes pour isoler le régime de Kigali et le contraindre à retirer sans condition ses forces armées et son soutien au M23 du territoire congolais.
Enfin, le Prix Nobel insiste sur la nécessité de ne pas sacrifier la justice dans les négociations en cours. Pour lui, seule la justice et des réparations appropriées permettront de briser le cycle de la violence et de prévenir la répétition des conflits qui ensanglantent la région des Grands Lacs depuis des décennies.
Lionel Kibuluku
