Dans la peau de conferncier à l’Université des sciences de l’information et de la communication (UNISIC), le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, a lancé un appel aux étudiants en journalisme, à une prise de conscience nationale face à la guerre hybride menée par le Rwanda contre la République démocratique du Congo.

Parlant des origines du conflit dans l’Est de la RDC, le porte-parole du gouvernement congolais a fait un lien historique avec le génocide rwandais de 1994. Il a accusé Kigali de justifier son ingérence militaire et économique par trois « prétextes mensongers » : le discours de haine, l’accueil des réfugiés congolais et la prétendue menace persistante des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Selon Muyaya, ces arguments ne tiennent plus, les FDLR ayant perdu leur capacité de nuisance réelle.
Le ministre a mis en lumière la complexité de l’agression subie par la RDC, qu’il qualifie de « guerre hybride », combinant des volets militaire, diplomatique, économique, informationnel et médiatique. Il a notamment dénoncé une intense propagande orchestrée par le Rwanda sur les réseaux sociaux, avec pour objectif de manipuler l’opinion internationale.
Dans ce contexte, Patrick Muyaya a exhorté les étudiants à devenir des « acteurs actifs du front médiatique patriotique ». Il a insisté sur le rôle central que doit jouer la presse congolaise, saluant sa résilience face aux nombreuses pressions.
« Contrairement au Rwanda, qui avance masqué dans la manipulation, nous, Congolais, avons choisi la transparence et la vérité », a-t-il déclaré.
Au sujet les enjeux économiques du conflit, le ministre a dénoncé l’exploitation illicite des ressources naturelles congolaises, notamment le coltan, dont la RDC détient 20 % des réserves mondiales. Il a accusé le Rwanda d’avoir bâti un système d’enrichissement sur le pillage des richesses congolaises. Selon lui, le refus du président rwandais Paul Kagame de signer l’accord de paix de Luanda en décembre 2024 illustre la volonté de Kigali de maintenir ce modèle prédateur.
Le porte-parole du gouvernement a par ailleurs salué les récentes avancées diplomatiques obtenues par la RDC, ayant conduit à des sanctions internationales ciblées contre des hauts responsables rwandais. Il a souligné que ces succès sont le fruit d’un travail patient de plaidoyer à travers les instances internationales.
Enfin, le ministre a abordé les discussions en cours entre Kinshasa et Washington autour du « deal minier ». Il a tenu à rappeler que les ressources minières congolaises ne sont pas seulement cantonnées aux régions de l’Est.
« Au Congo Central, des entreprises japonaises explorent déjà le manganèse », a dit Patrick Muyaya.
Jickel Manda


