Le ministre ad intérim de la Justice et garde des Sceaux , Samuel Bemba, a sollicité auprès du ministère du Budget le paiement en urgence de 2,73 millions de dollars américains en faveur des avocats qui assurent la défense des intérêts de la République démocratique du Congo (RDC) dans le procès de l’ancien président Joseph Kabila.
Selon cette correspondance, une enveloppe de deux millions de dollars sera allouée au paiement de sept avocats. L’un d’eux, Maître Jean-Marie Kabengela Ilunga, membre du collectif, estime que ce montant reste insuffisant au regard du travail accompli.
« Nous, au moins, avons accepté de défendre les intérêts de la République, ceux des provinces occupées et des populations victimes. Si, pour arrêter Pero Luwara, la République via Constant Mutamba avait disposé de 4 000 000 USD, nos honoraires, encore non réglés, n’atteignent même pas 3 000 000 USD. Il faut tenir compte des menaces de mort que nous avons reçues dès la première comparution, du danger que nous courons, alors que d’autres cabinets ont décliné la consultation de la République. Aussi, nous poursuivons la condamnation de Joseph Kabila à des milliards de dollars américains. Que représentent 300 000 USD face aux enjeux et dangers du procès ? », a-t-il déclaré sur le réseau social X.
Dans l’opinion publique, le montant annoncé suscite des critiques. Certains le jugent excessif, surtout dans un contexte de crise sécuritaire persistante dans plusieurs régions du pays. Par ailleurs, des observateurs questionnent la pertinence de ce procès, estimant qu’il existe une contradiction entre les accusations portées contre Joseph Kabila — présenté comme le parrain du mouvement rebelle AFC M23 — et les négociations en cours entre le gouvernement congolais et ce même groupe à Doha, où un accord de principe a déjà été trouvé.
Lionel Kibuluku


