Le Rwanda a exprimé sa vive désapprobation à la suite de l’annonce faite par le président français Emmanuel Macron sur la réouverture prochaine de l’aéroport international de Goma aux vols humanitaires légers.
Pour Kigali, cette décision ne peut être prise unilatéralement, d’autant que l’infrastructure est actuellement sous le contrôle du mouvement rebelle AFC/M23.
Lors de la Conférence de Paris sur la paix dans la région des Grands Lacs, tenue le jeudi 30 octobre 2025, Emmanuel Macron a affirmé avoir convenu avec son homologue congolais Félix Tshisekedi de mesures destinées à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire vers les populations touchées par les violences dans l’est de la République démocratique du Congo. Selon lui, la réouverture de l’aéroport de Goma aux vols humanitaires légers constituerait un signal fort de solidarité et un pas concret vers l’assistance aux civils.
Mais du côté de Kigali, cette initiative suscite de fortes réserves. Le ministre rwandais des Affaires étrangères a réagi fermement :
« Paris ne peut rouvrir l’aéroport, qui reste sous le contrôle de fait de l’AFC/M23 », a-t-il déclaré, soulignant que la réouverture de cette infrastructure doit impérativement s’inscrire dans le cadre du processus de Doha, où le gouvernement congolais négocie actuellement avec le mouvement rebelle.
Le diplomate rwandais a par ailleurs accusé Kinshasa de poursuivre les bombardements dans certaines zones de l’est du pays, notamment dans des villages habités par des communautés banyamulenge, une situation qui, selon lui, compromet les efforts de paix en cours.
Pour rappel, l’aéroport international de Goma est fermé depuis février 2025, à la suite de la prise de la ville par la coalition rebelle AFC-M23. Depuis, les vols commerciaux et humanitaires sont suspendus, compliquant considérablement l’accès humanitaire aux régions environnantes.
Lors de la même conférence, Emmanuel Macron a également annoncé une aide internationale de plus de 1,5 milliard d’euros destinée à soutenir la réponse humanitaire dans la région des Grands Lacs, sous l’égide des Nations unies. Une annonce accueillie favorablement par plusieurs ONG, qui espèrent un acheminement rapide de cette aide vers les zones les plus touchées.
Lionel Kibuluku


