Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, a exhorté ce mercredi à Kinshasa les Assemblées provinciales à surseoir aux pétitions et motions visant les gouverneurs et les membres de leurs bureaux. Une mesure jugée nécessaire par le gouvernement pour éviter, selon lui, « un cycle d’ingouvernabilité » dans les provinces, alors que le pays fait face à une guerre à l’Est.
« Les Assemblées provinciales sont appelées à adopter une résolution suspendant les pétitions et les motions pendant cette période de guerre. Le Gouvernement de la République ne saurait laisser les provinces sombrer dans un cycle d’ingouvernabilité sans fin », a déclaré le VPM Jacquemin Shabani devant les gouverneurs et les bureaux des Assemblées provinciales. Il a assuré que l’exécutif était prêt à recourir, si nécessaire, aux prérogatives constitutionnelles les plus extrêmes pour garantir la stabilité des provinces, évoquant notamment les articles 197 et 198 de la Constitution.
Entre 2019 et 2021, quatorze gouverneurs avaient été destitués à la suite de motions de défiance. Un rythme qui, selon le ministre, s’est accéléré ces derniers mois, touchant également les bureaux des Assemblées provinciales.
Plusieurs provinces sont actuellement secouées par des crises politiques locales.
Au Kasaï-Oriental, le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa, destitué en mai dernier puis réhabilité par la Cour constitutionnelle, fait de nouveau face à une motion de défiance, cette fois pour une présumée gestion opaque.
Dans la Tshopo, le gouverneur Paulin Lendongolia a été déchu récemment pour mégestion, incompétence et détournement présumé des deniers publics.
Le phénomène touche également les Assemblées provinciales : au Kongo-Central, au Maniema, au Kwango ou encore dans le Haut-Lomami, plusieurs présidents de bureaux ont été évincés à la suite de pétitions adoptées en plénières.
Lionel Kibuluku


